illustration du visage de montesquieu

Bordeaux Visages

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Bordeaux.
Une ville où les quartiers se jouxtent dans une chorégraphie parfois douce, parfois tendue qui traverse les âges : Caudéran, Bacalan, Saint-Augustin, Chartrons, Bastide… chacun ayant son identité, son folklore, ses marchés, ses rites…

Bordeaux. Une ville que tu traverseras à hauteur de rocade ou de boulevards, ou à partir des quais que tu découvriras à bord du tramway ou dans une escapade à vélo. Bordeaux. Une ville qui approche aujourd’hui le million d’habitants et autant de visages singuliers.

Te demanderas-tu pourtant combien d’autres habitants, combien d’autres visages y ont vécu, l’ont hantée ? Dix millions peut-être, dont chacun aurait une histoire à raconter. Bordeaux-visages, c’est une invitation à partir à la rencontre de quelques poignées d’entre eux, à la découverte de leurs façons de coexister…
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Les visages icôniques

Saint Seurin

IVe – Ve siècle.

Ego sum episcopus... Pardon, il est vrai que de vos jours le latin n’existe plus, je disais donc que je suis le premier évêque de Bordeaux, je suis certainement l’un des plus ancien témoin de l'histoire de cette cité, j’ai notamment été considéré comme le saint patron de la ville, pas mal n’est-ce pas ?

Mon influence est toujours visible à votre époque, je suis en partie à l’origine de l’évangélisation de la région bordelaise, j’ai renforcé dans le temps l’identité chrétienne de la cité, qui me fête chaque année. De nombreuses institutions religieuses portent mon nom comme l’église Saint Seurin, bref, même si peu de gens savent exactement qui je suis, la vie bordelaise, elle, reste influencée par mes actions.

illustration du visage de montesquieu

Montesquieu

18 janvier 1689 - 10 février 1755

À l’aube du XVIIIᵉ siècle, j’ai grandi au cœur du domaine de La Brède, près de Bordeaux, dans une époque traversée par les bouleversements politiques et les tensions sociales. Héritier d’une lignée parlementaire, j’ai reçu en partage une éducation nourrie de sciences, de droit et de philosophie, qui m’a conduit à observer le monde avec l’œil critique de la raison.Très vite, j’ai consacré ma vie à l’écriture pour comprendre les sociétés et défendre la liberté. Dans “De l’esprit des lois”, j’ai affirmé la séparation des pouvoirs, principe destiné à protéger les hommes contre la tyrannie. J’ai aussi dénoncé, par la critique et l’ironie, l’esclavage qui marquait tragiquement mon siècle. Je suis malheuresment mort en 1755, et pourtant je reste un symbole des Lumières, reliant Bordeaux à l’histoire universelle des luttes pour la justice et la liberté.

illustration du visage d'al pouessi

Al Pouessi

1765 - 1870

A l’âge de 14 ans, j’ai été capturée lors d’une razzia. Entre 1778 et 1781, deux négociants bordelais: Pierre et François Testas, m’ont achetée et j’ai été conduite en Afrique occidentale dans le cadre des traites intra-africaine, puis déportée à Jérémie à Saint-Domingue, pour y être réduite en esclavage dans leur demeure. Après mon baptême, j’ai pris le nom de mes maîtres et on m’a nommée: Marthe Adelaïde Modeste Testas. J’ai vécu dans une société coloniale esclavagiste, où la condition des femmes réduites en esclavage impliquait aussi une disponibilité sexuelle. Je suis alors devenue la concubine de François Testas. A sa mort, le 13 juillet 1795, j’ai été affranchie à New York et j’ai épousé Joseph Lespérance, son homme de confiance. En 2019, je deviens un symbole de mémoire et de reconnaissance où je relie Bordeaux à l’histoire de l’indépendance haïtienne et à la mémoire des luttes contre l’esclavage.

Jacques Ellul

6 janvier 1912 - 19 mai 1994

Historien, sociologue et théologien, c’est une partie des casquettes que j’ai occupé tout au long de ma vie. On a du mal à me classer, je suis un personnage dit “atypique” ou “original”, je me considère moi-même assez proche d’une des formes de l’anarchisme. J’ai très tôt été inspiré par Karl Marx, mais également par le christianisme, un mélange assez étonnant, mais que je considère comme deux parties, à la fois distinctes et se répondant dialectiquement.

Mais si on me connaît aujourd’hui, surtout en Aquitaine, c’est pour mes prises de position sur la société technicienne. J’analyse le progrès technique non pas comme un simple outil au service de l’homme, mais comme une force autonome, qui transforme en profondeur nos sociétés, nos comportements, nos valeurs. À travers mes écrits, j’ai voulu alerter mes contemporains sur cette dérive, sur le fait que la technique ne connaît ni morale ni limites, et qu’il est urgent de repenser notre rapport à elle.

illustration du visage d'Henri Salmide

Henri Salmide

13 novembre 1919 - 23 février 2010

Et non ce n’est pas moi qui ai créé la marque Heinz. Je suis plutôt un jeune sous-officier de la Kriegsmarine, la marine de guerre allemande lors de Seconde Guerre Mondiale sous le nom de Heinz Stahlschmidt. J’ai survécu à trois naufrages de navires près de la Norvège. Suite à ces évènements traumatisants, j’ai demandé à ma hiérarchie d’être muté sur la terre ferme. Quelques mois plus tard, j’ai pris une formation dans les explosifs et je suis revenu à Bordeaux. Le 22 août 1944, je me suis rendu au blockhaus pour empêcher l’explosion massive du port de Bordeaux où j’ai été nommé maître-artificier de la Kriegsmarine pour détruire les installations car pour moi il était inconcevable de détruire une ville sans raison militaire valable.  Après la guerre, en 1947, j’ai rencontré Henriette, j’ai réussi à obtenir la nationalité française et j’ai pris le nom d’Henri Salmide. Je suis devenu un pompier à la suite. 

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Et tandis que quittant Darwin, dans l’ancienne Caserne Niel, puis ayant emprunté le pont Chaban-Delmas, tu te laisses à ton tour captiver par le Miroir d’eau face à la place de la Bourse, tu devines que des milliers, des dizaines de milliers d’autres visages viendront sûrement te visiter, car l’on ne referme jamais un registre que l’on a ouvert de cette manière.

Et pendant qu’au détour d’une brochure, tu découvres que Bordeaux est jumelée avec une vingtaine de cités, Porto, Wuhan, Québec… chacune mettant en dialogue tant d’autres destins, tu te laisses surprendre par un dernier visage qu’il t’appartient si tu le souhaites, d’y adjoindre… : le tien…
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